Combat spirituel

Le combat spirituel vise à accueillir la bénédiction de Dieu. Il s’agit de passer de la servitude à la liberté des enfants de Dieu, puis à ne pas se laisser dérober cette liberté. L’apôtre Pierre invite à résister à l’Ennemi : « Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. Résistez-lui avec la force de la foi. (1 Pi 5, 08-09).

Qui avons-nous à combattre ?

Un seul ennemi, Satan, qui agit à travers trois relais :

•  Le vieil homme
•  L’esprit du monde
•  Les démons

Nos adversités ne viennent pas uniquement et de manière directe de Satan, elles proviennent aussi du vieil homme, essentiellement par les désordres de son système de pensée, et de l’esprit du monde.

Toute tentation ne vient pas de l'Ennemi; l'homme peut aussi être tenté par sa propre convoitise.

A ennemi spirituel, armes spirituelles :  « Nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes. Pour cela, prenez l’équipement de combat donné par Dieu ; ainsi, vous pourrez résister quand viendra le jour du malheur, et tout mettre en œuvre pour tenir bon. » (Ep 6, 13-14).

Même s'il y a continuité d'action, on distingue dans l'influence des mauvais esprits une action ordinaire et une action extraordinaire. 

Le but premier de l’Incarnation et de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ est de libérer de l’esclavage de Satan : « Le Fils de Dieu est apparu précisément pour détruire les oeuvres du Diable. » (1 Jn 3, 8).

Tout baptisé doit prendre sa place dans ce combat pour la vie. Qu’il sache qu’il en a reçu l’autorité, au nom de Jésus, et l’équipement spirituel. Le danger en ce domaine serait qu’il ignore sa position de force. L’ignorance favorise la peur, celle-ci est une chance pour Satan.

Action ordinaire

Cette action est comme la partie immergée, massive et invisible d’un iceberg.

1. Tentation

L’Ennemi tente en faisant douter de notre identité filiale d’enfant de Dieu. Il le fait pour que, librement, nous péchions et nous nous retrouvions coupés de Dieu. Perdant la communion avec Dieu, nous perdons sa bénédiction qui apporte sa protection, nous donne le sens de notre dignité incomparable.  

Dieu permet les épreuves, non pour que, tentés, nous chutions. Mais pour qu’avec sa grâce, nous en sortions victorieux et renforcés : « Dieu est fidèle : il ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces. Mais avec l’épreuve il donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter. » (1 Co 10, 13). La victoire rend la foi plus agissante et perfectionne nos vertus.

Nous ne sommes pas tentés uniquement par le Diable, mais aussi par notre propre convoitise et l’esprit du monde. Voici ce qu’écrit St Jacques : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : 'Ma tentation vient de Dieu.' Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. Chacun est tenté par sa propre convoitise qui l’entraîne et le séduit. Puis la convoitise conçoit et enfante le péché, et le péché, arrivé à son terme, engendre la mort. (Jc 1, 13-15).

2. L'esprit du monde

Le prince de ce monde met en place des structures de péché qui conspirent à conditionner nos modes de pensée et nos diverses cultures. « Prenez garde à ceux qui veulent faire de vous leur proie par une philosophie vide et trompeuse, fondée sur la tradition des hommes, sur les forces qui régissent le monde, et non pas sur le Christ. » (Col 2, 8). A chaque époque, il suscite des Bêtes (Ap 13), c’est-à-dire les structures sociales, politiques et culturelles qui favorisent son projet : persécutions, guerres, génocides, hérésies, conspirations contre la vie, individualisme, etc.

3. Lien spirituel

Ce n'est pas parce que le lien est dû à un agent spirituel, un mauvais esprit,  qu'il est dit spirituel ! Mais avant totut en raison de ses conséquences : il entrave la personne au plan spirituel. Ce qui n'exclut pas la responsabilité d'un mauvais esprit dans sa constitution. Souvent l’Ennemi influe sur le psychisme déjà blessé pour figer (1) des sentiments négatifs (peur, colère, haine, jalousie, etc.), (2) des pensées erronnées (« je suis nul, etc.),(3) des mécanismes de défense (fermeture sur soi, rejet de l’autre, etc.), (4) des péchés (pornographie, avarice, etc.). Ayant investi certaines de nos failles et des brisures de notre esprit, l’Ennemi possède une emprise plus forte sur nous. La volonté affaiblie est contrainte au point de ne plus se décider pour le bien, sinon à grande peine; l'intelligence est plus lente à percevoir la lumière et à accueillir la vérité. 

Action ‘'extraordinaire

Trois formes d'influence, auxquelles il faut ajouter l’infestation des lieux, caractérisent cette action. Du lien à la possession, la perte de liberté (aliénation) s’accroît progressivement.

L’action extraordinaire nécessite le recours à des moyens « spécifiques » de combat spirituel. L’avantage de ces manifestations est qu'elles attirent l'attention sur la présence du Démon à l'oeuvre dans une existence. De son côté, le Démon démasqué en tire profit en se faisant apparaître plus puissant, plus effrayant qu’il n’est afin de susciter la frayeur de l'entourage. Il lui sera plus aisé de travailler nos imaginations. En luttant frontalement et unilatéralement contre ces aspects rendus sensationnels, on risque de faire son jeu et de se étourner du véritable enjeu du combat spirituel : ramener au Père un de ses enfants égarés.

1. Vexation

L’Ennemi inquiète par des tourments physiques sérieux et répétitifs : il malmène, persécute, tyrannise le corps. 

2. Obsession

Les tourments sont psychiques sérieux et répétitif : l’Ennemi assiège jusqu’à produire une souffrance morale.

  3. Possession ou démonisation

Cet état est l'aboutissement de l'état d’une personne pour laquelle l’influence maligne sur les puissances sensibles (imagination, mémoire, sensibilité) s’est renforcée au point de pouvoir contrôler le corps de la personne (paroles et gestes). Les manifestations impressionnantes manifestent le degré d’extension de l’influence de l’Ennemi, plus que sa puissance. 

  4. Infestation

Action externe sur l’environnement d’une personne : lieux, objets, maisons, animaux, etc.